… Ouverture sur la culture et ses vertus psychothérapeutiques

La culture est également un puissant vecteur de modifications des représentations conscientes et inconscientes et donc un puissant vecteur de changement.

La culture, parce qu’elle est un puits de connaissances et d’éprouvés, repousse les méfaits de l’ignorance et du repli sur soi.

L’art sous toutes ses formes, bouscule, émerveille, agace ou dérange, interroge. Pour peu que l’on accepte de se défaire, même ponctuellement, de nos normes quotidiennes et des codes sociaux en vigueur, le processus créatif propre à la culture autorise l’expression de nos sentiments réprimés, évite le cloisonnement de l’imaginaire, permet des liaisons dans notre inconscient et favorise l’inventivité. Ses effets psychothérapeutiques sont aujourd’hui reconnus. Cela ouvre donc l’être humain sur des possibles, et favorise chez lui la recherche de solutions.

C’est pourquoi je lui consacre un espace que je souhaite sans prétention où vous trouverez diverses références de tous genres, l’art étant évoqué au sens large, qu’il soit perçu comme populaire ou plus élitiste.

Je vous invite aussi l’alimenter de vos suggestions : l’idée étant de transmettre ce qui dans un livre, un film, une peinture, une musique, … vous a conforté ou au contraire fait entrevoir sous un autre angle un des aspects de la vie humaine, des relations, des difficultés existentielles auxquelles vous avez pu être confronté.

Etant garante du bon déroulement de cet espace d’expression, vos suggestions ou commentaires n’apparaîtront qu’après validation de ma part et seront bien sûr rendus anonymes.


DES FILMS …

Eternal sunshine of the spotless mind, de Michel GONDRY avec Jim Carrey Joel et Clementine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d’amour, au point que celle-ci, grâce à un procédé médical, fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation… Une mise en scène presque onirique et un scénario original pour retranscrire à la fois toute la banalité et la force des relations amoureuses, avec en toile de fond la question de la séparation et des éprouvés refoulés.

Apocalypse now, de Francis Ford COPPOLA avec Marlon Brando Film mythique sur la guerre et la folie, la perte de repères et l’absurdité du réel.

Yes man, de Peyton Reed avec Jim Carrey Un film-comédie sur le développement personnel et l’ouverture à la vie … où le héros commence tout simplement par dire « oui » à toute chose, ou la positive attitude … Un film loufoque et pas sérieux, et pourtant qui ne laisse pas indifférent … si l’on en croit toutes les personnes qui ont essayé la technique après avoir visionné le film …

Un air de famille, de Cédric KLAPISCH avec Jean-Pierre Bacri, … Toutes les semaines dans la famille Menard, on se réunit au café dont Henri est le patron et on va manger tous ensemble Aux ducs de Bretagne. Ce soir, qui est pourtant un jour de fête, car c’est l’anniversaire de Yolande la belle-fille, un incident va venir troubler les habitudes. Arlette, la femme d’Henri, est partie une semaine pour réfléchir, ce qui va déstabiliser les autres membres de la famille. Une illustration drôle, subtile et acide de ce fameux « système » qu’est la famille et dans lequel chacun des membres se trouvent pris souvent malgré lui. Les relations familiales y apparaissent dans leur interdépendance et forment un équilibre dysfonctionnel mais entretenu par chacun, sauf quand soudain, l’un d’eux sort de son rôle …

Les invités de mon père, d’Anne Le Ny avec Fabrice Luchini …  Médecin retraité, Lucien Pomelle reste un homme d’action, réputé pour son implication dans de nombreuses causes humanitaires.
Son engagement le conduit jusqu’au mariage blanc avec une jeune femme moldave, Tatiana, pour lui éviter l’expulsion.
Mais ses enfants, Babette et Arnaud, s’aperçoivent rapidement que le comportement de leur père n’a plus grand-chose à voir avec les principes qu’il a toujours prônés : malgré ses 80 ans, Lucien aurait-il succombé au charme de sa flamboyante épouse ?
Tandis que Tatiana et sa fille prennent leurs marques chez les Paumelle, le chaos s’installe dans le quotidien de Babette et Arnaud.
Bientôt, ce sont toutes les relations familiales qui sont à redéfinir…

Illustration évidente de la théorie des systèmes familiaux :  l’un de ses membres (ici, le père) modifie son positionnement et cela déséquilibre les autres membres jusque dans leurs choix de vie (dans le film, les enfants, pourtant devenus adultes) et tout le système familial (gendre, belle-fille et petits-enfants). Ici, le changement apparaît d’abord perturbant (c’est la phase déstabilisante du changement) mais apparaît au final constructif.

Le Joker, par Todd Phillips (2019), un film récent mais qui n’a pas fini de faire parler de lui. Derrière ce personnage de comics, psychologie et sociologie sont à l’œuvre. Quand l’humanité n’est pas là où on l’attendait. Quand la société, par certains de ses dysfonctionnements, déshumanise et génère la folie. Avec une interprétation magistrale du Joker et une musique du film intense et profonde. Un film différent.


DES LIVRES …

L’amour en plus, E. BADINTER Quand Elisabeth Badinter, philosophe engagée et féministe, remet l’instinct maternel en question … un livre dérangeant qui a suscité en 1980 des débats passionnés. L’auteure s’est plongée dans l’histoire de l’amour maternel sur la période du XVII siècle jusqu’au XX siècle, au travers d’une enquête historique rigoureuse et d’une réflexion philosophique. Le contenu est tout sauf ennuyeux et est une mine de connaissances sur les moeurs et les pratiques parfois étonnantes et aujourd’hui insoupçonnées de la maternité au cours des derniers siècles. Tout particulièrement pour celles pour qui la maternité ne semble pas une évidence ou au contraire à celles qui en font peut-être un peu trop pour leurs enfants …

Le paradoxe du choix, B. SCHWARTZ Et si la culture de l’abondance nous éloignait du bonheur ? ou quand le « trop de choix » devient dépressogène …

Avoir un idéal, est-ce bien raisonnable ?, M. LACROIX Michel LACROIX, agrégé de philosophie, examine la notion d’idéal, la remet en question et propose une autre manière d’être idéaliste, moins toxique … Un livre accessible qui n’en traite pas moins de notions complexes qui elles-mêmes sous-tendent souvent nos choix existentiels et quotidiens …

Le fils de l’homme invisible, F. BERLEAND Un livre autobiographique sur la notion de traumatisme. Quand le traumatisme naît d’une phrase prononcée par le père au cours de l’enfance du célèbre acteur de cinéma et de théâtre F. BERLEAND. Cela créera chez lui une brèche abyssale dans son identité qui le conduira au cours de son enfance aux portes de la folie.

Dialogues avec les mères, BRUNO BETTELHEIM Un livre qui a ce pouvoir de provoquer un « avant » et un « après », pourtant la lecture est simple et accessible, car il s’agit de la retranscription de dialogues entre des mères et lui, et de questions en apparence banales (les peurs de l’enfant, l’acquisition de la propreté, l’usage de la fessée, …) mais le fond et la forme, unique et propre à Bettelheim, nous ramène à l’essence des choses, notre réel désir de parent, la violence dans l’éducation et dans la société, l’enfant que nous avons été ou notre capacité à nous mettre à la place de notre enfant, …

Une vie, GUY DE MAUPASSANT, le roman du deuil, du deuil de la vie, ou plutôt d’une vie, dont l’histoire se déroule à une autre époque mais les questions existentielles restent les mêmes… Roman du deuil du bonheur, le roman de la nostalgie et de l’espoir à la fois…. On ne résume pas Une vie.

L’arabe du futur, Tome 1, 2, 3 4, RIAD SATTOUF, la bande dessinée autobiographique où l’humour et son propre personnage enfant, en apparence naïf, ne manque pas de raconter la rudesse voire la violence des différents contextes politiques et pays comme la Libye et la Syrie où il a grandit entre un père Syrien et une mère bretonne, dont les aspirations divergent quelque peu… La bande dessinée autobiographique et l’humour permettent ici, et comme chez d’autres auteurs, de reconstituer une enfance et un parcours en n’en étant plus seulement un personnage passif. Faire le récit de son propre parcours et vécu, permet, en extériorisant de façon créative les dimensions problématiques, de se les ré-approprier ensuite en les ré-intégrant ainsi modifiées à son « soi » devenu adulte, pour en générer une nouvelle « histoire » assumée et constructive.


DES MUSEES, DES LIEUX …

La Fabuloserie, musée d’art brut situé dans un village de bourgogne, à Dicy. La Fabuloserie, un lieu de l’imaginaire, de l’enfance retrouvée ou jamais perdue où des adultes ont fabriqué des oeuvres extraordinaires avec des objets de récupération. Alain Bourbonnais, architecte en chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux, est à l’origine de cet espace entièrement consacré à l’art Brut, art Hors-les-Normes. Ces créateurs ne sortent pas d’écoles d’art mais plutôt des champs, des usines, … Ils sont facteur, maçon, agriculteur, mineur, garçon vacher,… Si l’art vous semble quelque chose trop éloignée de la réalité, vous ne pourrez pas être indifférent aux créations étonnantes, parfois incroyables d’ingéniosité et d’imagination, mais aussi grotesques et dérangeantes de ce musée lui aussi atypique. Loin de l’enfance idéalisée, les oeuvres réalisées qui s’en inspirent pourtant, témoignent toujours de vécus particuliers et de la capacité de l’être humain de sublimer ses souffrances ou ses inhibitions.


DES ARTISTES …images (24)

Niki de Saint Phalle Plasticienne, peintre, sculptrice, son oeuvre est souvent composée de créations monumentales. Ses créations ne sont pas sans lien avec son vécu d’abus sexuel subi au cours de l’enfance, notamment Hon/Elle, une femme monumentale de 28 m de longueur sur 6 m de hauteur et de 9 m de largeur, au Moderna Musee de Stockholm. Les visiteurs peuvent pénétrer dans la sculpture par son sexe. À l’intérieur, ils peuvent découvrir plusieurs pièces réalisées par l’artiste.

G. Klimt, peintre Ses peintures originales par leur composition détaillée et colorée s’inspirent souvent de la figure féminine et maternelle.

F. Bacon, peintre, qui a su de façon si singulière, dans une distorsion des limites plus réelle que la réalité, à représenter les corps, les êtres et les objets, en en saisissant l’essence, au delà des apparences.