MON PARCOURS PROFESSIONNEL

Je suis psychologue, diplômée de l’Université PARIS-X en 2001 (D.E.S.S. de psychologie clinique et pathologique). Les différents postes occupés depuis plus de 11 ans en région parisienne ont construit une pratique imprégnée des dimensions d’évaluation et d’aide judiciaire, dans les champs de la criminologie puis concernant des situations éducatives et familiales. J’y ai rencontré tant des enfants, – du nourrisson à l’adolescent -, que des adultes aux statuts et parcours individuels les plus variés. La famille, dans ses problématiques les plus diverses, est devenue ma spécialité. Les entretiens familiaux sont souvent d’une grande richesse d’observations et permettent souvent que la parole circule à nouveau entre chacun de ses membres avec un regard nouveau des uns sur les autres.

J’en ai acquis la connaissance de la plupart des dispositifs médicaux, sociaux et psychologiques existants.

En parallèle, j’ai ouvert un premier cabinet libéral en province (Yonne-89). Cette expérience a constitué un grand écart volontaire et tout aussi riche, où la question de la demande des patients m’est apparu essentielle à décrypter et à travailler avec eux avant tout (demande d’aide, d’être entendu, d’être accompagné, de changer, d’être rassuré…).


POSITIONNEMENTS ET MODELES DE REFERENCE

Mes positionnements

Cette question de la demande, aujourd’hui si vite agrippée par des professionnels vendeurs de changements miraculeux, doit pourtant faire l’objet de la plus grande attention en même temps que de la plus fine analyse.

Et il y aurait aussi beaucoup à dire de cette notion de changement … Peut-on encore aujourd’hui s’autoriser à parler de changement au sens d’un cheminement existentiel ? Peut-on encore évoquer le changement sans gagner rien à la fin en terme de performances, d’image ou d’acquisition matérielle ?

Il s’agirait alors de « construire sa vie » en se rapprochant de ce qui nous appartient vraiment ou de ce que l’on veut réellement faire nôtre. Ne s’agirait-il pas alors plutôt de se délester d’héritages personnels ou de famille finalement trop lourds, ou peut-être de se décaler d’une pression sociale actuelle où il faudrait à tout prix avoir son heure de gloire, être un bon parent ou se montrer ambitieux et combattif ?
Aujourd’hui, le bonheur rime avec « toujours plus » (plus d’amis, plus d’argent, plus de loisirs, de sensations, …). Et si au contraire il existait avec « moins » ?

Et peut-on encore évoquer sans choquer la notion de changement au sens d’entreprendre une chose nouvelle, dans une mise en discipline profonde de soi-même sans garantie du résultat ? (comme le ferait un homme tentant progressivement de devenir marathonien) procurant non pas plaisir immédiat ou sensationnel mais satisfaction globale quel qu’en soit l’issue.

L’homme n’a jamais paru aussi peu satisfait que depuis la mise en avant de son individualité (qui s’apparente à une reconnaissance constante de ses besoins par autrui, autrui qui lui aussi veut la même chose pour lui-même).
Vous comprendrez l’impossible équation de cette illusion. L’homme n’a jamais paru aussi peu satisfait que depuis qu’il prône la nécessité impérieuse de parvenir à son épanouissement personnel avant sa finitude. Trop de pressions, d’illusions, de déceptions et de revendications.

Le changement ne devrait pas avoir rapport avec les notions de réussite ou d’échec. Les notions de changement sont aujourd’hui confondues avec l’idée de changements adaptatifs rapides à des normes et à des fonctionnements autres. Prédomine alors l’idée d’un avant et d’un après (avant et après un régime diététique par exemple) oubliant que le plus intéressant se trouve « pendant », dans cette phase de découverte de soi, de ses compétences, de ses limites, de ses contradictions.

Comme le rappellent les vrais explorateurs, le plus intéressant dans un voyage, n’est pas la destination, – illusion d’une société de consommation-, mais tout le temps et le parcours du voyage. L’accompagnement psychologique et ceux qui le pratiquent, aussi diplômés soient-ils, doivent être prudents à ce que la dimension existentielle reste avant tout une affaire humaine et à prévenir de cette illusion que représenterait le fait de « consommer du changement ».

L’expérience m’a également régulièrement montrée que des changements résultaient le plus souvent de l’acceptation de soi et de ses propres contradictions, donc d’abord d’une forme de renoncement et de deuil d’un changement « utopique » pour ensuite accéder à un changement « réaliste ».

Il me semble important de vous exposer ces valeurs et positionnements qui sont miens car à mon sens, l’exercice de la psychologie, et qui plus est, en libéral, nécessite, au-delà du diplôme, une certaine expérience et un positionnement mûrement réfléchi.

  • Les missions que j’ai remplies jusque-là m’ont aussi imprégnée de la rigueur de l’évaluation judiciaire. J’ai fait l’expérience de responsabilités très conséquentes (aide à la décision des magistrats), puisque durant de nombreuses années, j’ai eu à comprendre la subtilité et la complexité des problématiques familiales les plus graves et à émettre pour ces situations des appréciations déterminantes pour le parcours des sujets rencontrés.

Ecouter le patient, interroger ses propos, comprendre la complexité des vécus et des attentes de chacun dans une même famille, dépasser certaines positions « clichés », qu’elles soient du côté du patient ou du thérapeute … et s’approprier son métier, voici la tâche la plus ardue à laquelle je pense être parvenue. Cet espace de consultation en ligne en est l’aboutissement, avec toute la créativité permise et rendue possible par le travail indépendant. Travail indépendant mais toujours interactif et curieux du travail des autres et du potentiel de leurs méthodes.

Mes modèles de références

Si donc je me positionne de manière classique et ai à coeur de ne pas céder aux effets de mode, je ne suis pas réfractaire à la nouveauté et je n’hésite pas à en prendre connaissance. L’ignorance et les a priori sont à mon sens des positionnements plus dommageables.

C’est pourquoi j’ai choisi d’exercer selon un modèle multiforme ouvert qui, en plus de la psychologie, intègre :

les théories de différentes sciences humaines :

  • sociologie,
  • philosophie
  • interculturalité

les techniques de différentes thérapies pourvu qu’elles correspondent aux besoins du patient, qu’elles apparaissent sérieuses (ce qui n’empêchent pas qu’elles soient atypiques et originales) et bien sûr à condition que je maîtrise l’application de ces théories et techniques :

  • Les techniques psychanalytiques
    Ma formation et mes débuts d’exercice m’ont permis de comprendre les ressorts inconscients de l’être humain et la justesse des principales théories psychanalytiques, ainsi que l’importance des constructions de l’enfance pour le devenir du sujet.
  • Les techniques des thérapies familiales
    Ma pratique de plus de dix années au sein d’un service traitant des dysfonctionnements familiaux les plus graves m’a également conduit à un autre type d’exercice psychologique appelé « systémique », appliqué pour les thérapies familiales. Ce modèle considère que la personne et ses symptômes font partie d’un ensemble d’interactions groupales (famille, travail, …) constituant un système dans lequel est « pris » le patient. Le rôle symptomatique pris par la patient dit « désigné » (car selon l’entourage c’est lui qui a un problème) est inconsciemment maintenu ou alimenté par chacun. Cela crée étonnamment un « équilibre », certes dysfonctionnel, mais permettant de ne pas remettre en question un fonctionnement très ancré ou encore le rôle des autres membres du système.

Avant tout, je place donc l’exercice de ma profession sous l’angle de l’ouverture, ouverture aux modèles classiques mais aussi à la nouveauté :

La psychologie positive, la C.N.V. (Communication Non Violente) et le coaching 

Pourtant critiqués, les courants actuels de la psychologie dite « positive » venu d’outre-Atlantique ainsi que les champs du « coaching » me semblent également intéressants dans certaines situations à partir du moment où les méthodes sont appliquées par des professionnels aguerris et formés. Dans cette approche, il faut néanmoins être prudent à éviter la « consommation de changements » que j’évoquais plus haut.
Certaines pratiques de la psychologie cognitive comme la PNL (Programmation Neuro-Linguistique)

L’idée que les modes de pensée avec le système logique propre à chacun peuvent avoir un rôle et influer chez certaines personnes en induisant chez elles des représentations systématiquement négatives.

Enfin, l’ouverture ce n’est pas seulement à l’égard des différentes pratiques psychologiques.
La culture et les activités créatives artistiques comportent souvent des vertus thérapeutiques.

Ma pratique est donc aujourd’hui motivée par ce travail d’accompagnement où les découvertes occasionnées lors de ces rencontres thérapeutiques sont autant du côté du patient que du thérapeute. Thérapeute dont le coeur du métier est de toujours mieux comprendre la complexité humaine et de devenir de plus en plus humble devant l’infinie tâche.