Les dispositifs et accompagnements extérieurs en alcoologie

Le cauchemarIl existe différents dispositifs dont l’objectif est de prendre en charge et soigner le problème d’alcool. Il me semble important d’y consacrer une partie explicative afin de vous permettre de mieux vous repérer, mais aussi, si besoin, que la consultation téléphonique serve à poursuivre la réflexion à ce sujet.

Le soin en alcoologie se décompose en trois parties principales : La consultation extérieure, l’admission en établissement et l’après-séjour. Chacune de ces étapes peut se suffire à elle-même, mais elles sont le plus souvent complémentaires.


La consultation extérieure

Le médecin traitant : Le médecin traitant représente souvent le premier interlocuteur avec qui sera abordé le problème d’alcool. Certains médecins généralistes sont sensibilisés à l’alcoologie, d’autres pas. En fonction de ses connaissances et de ses spécialisations et de votre relation de confiance, votre médecin peut être en mesure de vous accompagner un temps et de procéder ensuite à une orientation extérieure. C’est pourquoi, si vous estimez qu’il est possible d’aborder votre problème d’alcool avec votre médecin, je vous invite à le faire.

Le CSAPA : Un CSAPA est un Centre de Soins d’accompagnement et de Prévention en Addictologie. Il s’agit d’établissements composés d’une équipe pluridisciplinaire (Médecin alcoologue, éducateur spécialisé, psychologue, infirmière) dont l’objectif est de recevoir, d’évaluer et de proposer un accompagnement thérapeutique pour le patient ou sa famille. Les suivis n’ont pas de limites de durée dans le temps et comportent des objectifs variables : Abstinence, réduction ou régulation des consommations, soutien motivationnel et aide à la prise de décision, consultation familiale. L’équipe d’un CSAPA peut également quand cela s’avère nécessaire, proposer au patient et organiser à son attention un séjour en établissement.


L’admission en établissement

Il existe trois grands types de prise en charge en établissement spécialisé qui répondent pour chacun, à un objectif précis. Ces trois prises en charge sont, le sevrage, la cure et la post cure.

DaumierLe sevrage : Le sevrage s’effectue la plupart du temps en milieu hospitalier. Son objectif est simple, sevrer le corps de la dépendance physique qui le contraint. La durée du séjour n’excède en général pas une semaine. Le sevrage agit sur les conséquences de l’alcoolodépendance, pas sur les causes qui elles, sont psychiques. Un sevrage ne s’ensuit pas nécessairement d’une cure. Il peut s’effectuer, soit à la demande de son médecin traitant, soit en accord avec un médecin alcoologue, soit s’imposer dans le cadre d’une urgence physique liée aux complications des consommations (pancréatite aigüe par exemple).

La cure : La cure en alcoologie est un séjour qui dure généralement un mois et dont l’objectif est de consolider l’abstinence récente initiée par le sevrage. La cure, en plus de soigner d’éventuelles complications physiques liées à l’absorption chronique d’alcool, travaille également sur les causes, qui sont à rechercher dans l’histoire personnelle du patient. Les centres de cure ne sont pas, comme se l’imaginent beaucoup d’individus, des lieux d’enfermement et de contrition. Il existe aujourd’hui une multitude de centres de cure avec pour chacun d’entre eux, une approche spécifique du problème. Dans le cadre de ma pratique je suis régulièrement amené à évaluer et proposer des orientations spécialisées en cure, avec comme critère d’orientation et de proposition, la problématique personnelle du patient. Un séjour en cure n’est jamais une obligation, mais doit toujours être une décision.

La post cure : La post cure en alcoologie dure en général trois mois. Comme son intitulé l’indique, elle fait suite le plus souvent à la cure et son objectif est de consolider l’abstinence récemment acquise en cure. En effet, la prégnance, l’inscription de l’alcool dans la personnalité et dans la vie du patient varie selon les individus. Si l’abstinence vise à désinscrire, à se dégager de l’emprise de l’alcool pour vivre autrement, alors le temps de désinscription est plus ou moins long selon les personnes. L’alcool, dans la vie d’une personne qui boit est un point de repère, qui tous les jours vient marquer de sa présence le quotidien de celui qui boit. Cette présence de l’alcool ne va pas sans poser problème. C’est pourquoi, certaines personnes décident de rompre, de se séparer de l’alcool. Les processus de séparation sont souvent longs et douloureux. Se séparer de l’alcool est identique. Cela prend du temps et c’est parfois difficile. C’est pourquoi, certaines personnes ont besoin d’un temps plus long, pour admettre la séparation. Le temps de la post cure peut, dans certains cas permettre cela.

 

L’après-séjour

La consultation ambulatoire : Une personne qui rencontre un problème d’alcool ne doit pas nécessairement effectuer une cure. La fonction, la densité, l’intensité et le volume des consommations, sont des indicateurs qui permettent d’évaluer la pertinence d’un tel séjour. Toutefois, et d’après mon expérience professionnelle, une personne qui effectue un sevrage, une cure ou une post cure (ou les trois) nécessite d’être suivie à sa sortie. Les tentations, les problèmes divers, les imprévus, les troubles de la relation peuvent parfois être des activateurs d’envies de boire et générer desCaravaggio ré alcoolisations. Afin de prévenir ces « rechutes » il est important d’être suivi et de consulter, que ce soit son médecin traitant, un médecin alcoologue en CSAPA, par exemple, un psychologue ou même en ligne avec moi.

Pour ces raisons, si des questions se posent à vous et si vous éprouvez le besoin de bénéficier d’une évaluation, d’une indication ou d’une orientation, vous pouvez prévoir un entretien téléphonique avec moi afin d’aborder ces différentes questions.

Les mouvements d’anciens buveurs

Il est important d’être suivi par un professionnel après un séjour en cure. La cure ne résout pas tout et permet, quand le séjour est satisfaisant, d’envisager un autre départ dans la vie, sans alcool.Toutefois, indépendamment de la qualité du travail réalisé dans ces centres, le retour au domicile reste un moment sensible. Il est souvent nécessaire de se repositionner, et ce réajustement (dans ses habitudes, dans ses relations) n’est pas sans rencontrer des difficultés. Pour ces raisons, le suivi « après séjour » est un élément important dans la consolidation de l’abstinence. Si le réseau de professionnels de l’alcoologie est en mesure de proposer ce type de suivi, les mouvements d’anciens buveurs ont également une fonction très importante.

Les mouvements d’anciens buveurs sont des groupes de paroles et de discussions dans lesquels se rassemblent à intervalles réguliers, des hommes et des femmes qui ont été (et parfois sont encore) en difficulté avec leur consommation d’alcool. Ces groupes présentent le double avantage de remettre en lien les personnes avec l’espace social, qui parfois a été abandonné depuis longtemps, mais aussi, par les liens de solidarité qui s’y tissent, d’être un soutien important dans le maintien de l’abstinence. Adhérer aux mouvements d’anciens buveurs ne doit pas être une obligation, c’est un choix qui doit être pleinement assumé.

Les deux principaux mouvements d’anciens buveurs en France sont Alcooliques anonymes et Vie Libre. Si vous souhaitez en savoir davantage ou obtenir une adresse proche de chez vous, vous trouverez leurs coordonnées nationales dans la rubrique liens utiles.