Principes éthiques

Ethique : Ensemble des conceptions morales qui dictent ses actes à quelqu’un.                                            

Je suis un professionnel de l’alcoologie. A ce titre je reçois quotidiennement des hommes et des femmes qui viennent exprimer leurs difficultés et leur mal-être. Je ne peux concevoir cette pratique sans me référer à une conduite et des principes éthiques qui viennent circonscrire mon activité et ainsi lui donner du sens.

La pratique de l’entretien téléphonique ne peut être totalement comparée à celle de l’entretien en face à face. Si le téléphone permet d’éviter une rencontre visuelle directe qui peut intimider, il ne permet pas complètement les mêmes échanges. L’entretien en ligne est une première démarche positive et intéressante mais elle ne doit pas se substituer totalement à une démarche en centre de soins ambulatoire ou avec votre médecin traitant.

Toutefois qu’il s’agisse d’entretiens téléphoniques ou en institution, les valeurs qui guident ma pratique restent identiques et sont fondées sur des principes qu’il me semble important d’énoncer ici.

Le respect des parcours individuels :

Qu’il s’agisse de la personne qui boit ou d’une personne de son entourage, les problèmes liés à la consommation d’alcool révèlent des parcours existentiels singuliers. Ces parcours montrent le plus souvent des états de souffrance personnelle et/ou relationnelle. L’expression de ces difficultés le plus souvent en rapport avec la vie privée, l’histoire familiale ou des événements douloureux nécessite d’être traitée avec la plus grande des considérations.

Pour ces raisons, mon positionnement est avant tout de m’inscrire, autant que possible, dans une compréhension fine des situations qui ne saurait s’embarrasser de lieux communs et de stéréotypes. C’est en respectant les choix de vie de chacun, sans intrusion, avec égards et en respectant les différents modes de vie qu’il m’est possible de travailler.

Toutefois, si le respect des parcours individuels est primordial, il n’empêche nullement « les logiques en présence de s’exprimer ». En d’autres termes, la compréhension ne signifie pas l’absence de réaction de ma part. C’est pourquoi durant les entretiens, quand cela est adapté, je propose des points de vue différents qui sans être exclusifs, ne sont pas nécessairement ceux qui sont perçus par le patient.

Des valeurs humaines et humanistes :

• Humaines parce qu’elles signifient que je place à égalité de considération et de traitement, quel que soit le genre, l’âge ou la condition, les entretiens et les suivis qui sont mis en oeuvre avec les patients. Cette valeur s’efforce de placer l’individu et sa parole au centre de son histoire et des ses particularismes.
• Humanistes parce que je considère que les individus, hommes et femmes doivent rester des êtres libres et égaux tout en étant des sujets dignes et responsables. J’accorde, en adhérant aux principes humanistes, une importance toute particulière aux notions de liberté, de moralité, de choix éclairé, d’indépendance d’esprit et d’ouverture sur le monde.

La philosophie :

La philosophie n’est pas faite que de concepts abstraits aux contenus difficiles d’accès, elle reste avant tout une façon de concevoir et de vivre la vie. D’un abord plus « accessible » la philosophie de l’antiquité, toujours d’actualité selon moi, questionne l’existence humaine en général et par cela est utile au questionnement de son existence propre. Cette science de l’homme recherche entre autre les moyens d’atteindre l’équilibre et la paix de l’esprit. Sénèque, Cicéron, Plutarque, Epicure et bien d’autres ont chacun à leur façon interrogé  la vie et la mort, le bonheur et le malheur, la souffrance et le bien être, l’amitié et la solitude, la jeunesse et la vieillesse…en fait l’ensemble des domaines, questions ou états qui composent la vie des hommes et des femmes, à un moment ou à un autre.

La personne qui boit, exprime souvent par ses consommations une difficulté à être, à exister. Elle est souvent dominée par des émotions et ou des problèmes qui la submergent et qui, au fil du temps et des alcoolisations sont de  plus en plus difficiles à gérer et à maitriser. Dans une démarche thérapeutique, bien qu’il soit nécessaire de « verbaliser » douleurs, mal de vivre et tourments, il est, de mon point de vue, tout aussi nécessaire de les « penser » et les « définir » c’est à dire de raisonner à leur propos pour, peut-être s’en distancer quelque peu en les considérant différemment. Dans ma pratique j’utilise la philosophie comme une approche supplémentaire, susceptible d’apporter un éclairage nouveau. Loin d’être une approche exclusive, il s’agit davantage d’une méthode de discussion simple pour communiquer autrement.

La confidentialité :

Dans ma pratique quotidienne en institution je suis soumis au secret professionnel concernant les informations que je reçois des patients. Rien des propos qui me sont divulgués ne sont transmis à l’extérieur. Qu’il s’agisse de l’entourage du patient ou de toute autre personne. J’envisage de la même façon la pratique en ligne, tout en respectant le cadre de la loi. C’est pourquoi, les informations communiquées restent confidentielles et ne sortent pas du cadre posé entre le patient et moi-même. En d’autres termes les informations échangées ne peuvent être discutées ou divulguées à des tierces parties.